En tant que l'un des territoires les plus visionnaires d'Europe, l’Île-de-France se positionne en leader des solutions écologiques pour relever les défis environnementaux les plus urgents d’aujourd’hui. Guidée par sa stratégie Impact 2028, la Région s’engage à accélérer la transformation écologique. Ces initiatives visent à promouvoir une croissance économique durable, stimuler l’éco-innovation et renforcer l’économie circulaire.
Au cœur de cet écosystème dynamique se trouve Releaf Paper, une entreprise pionnière qui transforme les feuilles mortes en emballages papier durables. Grâce à son innovation de pointe, Releaf Paper contribue à enrichir l’écosystème vert solide de la Région, où entreprises et acteurs publics collaborent pour faire progresser la durabilité.
Dans cette interview, Alexander Sobolenko, Président de Releaf Paper, explique comment son entreprise soutient les objectifs de durabilité de l’Île-de-France tout en ayant un impact global grâce à son approche innovante de la production de papier.
Pouvez-vous nous parler de Releaf Paper et de votre rôle dans l’entreprise ?
Je m’appelle Alexander Sobolenko, Président de Releaf Paper. Releaf Paper est le premier fabricant mondial de papier à base de feuilles mortes. Nous débarrassons les villes des déchets verts et les transformons en matières premières précieuses. De cette manière, nous réduisons l’utilisation de matériaux vierges, offrant une alternative durable et accélérant la transition vers un emballage recyclable.
Pouvez-vous nous raconter l’histoire de la création de Releaf Paper ? Qu’est-ce qui a inspiré l’idée d’utiliser les feuilles mortes pour fabriquer du papier ?
L’histoire de Releaf Paper commence en 2017, lorsque Valentyn Frechka, un biotechnologiste ukrainien de 16 ans, a créé les premières moulures de papier à base de fibres de feuilles mortes dans son laboratoire à domicile. Ce succès a servi de base à de nouvelles recherches sur l’utilisation des feuilles. En 2021, Releaf Paper a été fondée, et Valentyn est devenu l’un des fondateurs et le responsable de la technologie. L'entreprise, basée en France, a poursuivi la recherche et le développement sur les feuilles comme matière première, tout en travaillant à commercialiser ses produits. La recherche fondamentale dans le laboratoire de Grenoble (France) a abouti, après 6 ans de travail, à la mise au point d’une technologie scientifiquement prouvée pour l’isolation des fibres de feuilles mortes à utiliser dans la production de papier. Les premiers produits de l’entreprise, dirigée par Alexander Sobolenko en tant que PDG, ont été testés avec succès dans plusieurs pays de l’UE, et en 2024, l’entreprise a ouvert sa première usine pilote de traitement des feuilles près de Paris.
Quelle est la mission principale de Releaf Paper, et comment la durabilité s’intègre-t-elle dans votre modèle d’entreprise ?
Fondée en 2021, Releaf Paper est une entreprise basée en France avec son siège à Paris. La mission de l’entreprise est de produire des matériaux durables à partir de déchets verts sans nuire à l’environnement. Releaf Paper valorise les feuilles collectées dans les rues de Paris et des villes environnantes et fournit aux entreprises locales éco-responsables des matériaux pour des emballages durables et élégants. Sous la direction d’Alexander Sobolenko comme directeur général et de Valentyn Frechka comme chef de la technologie, l’entreprise dispose de sa principale unité de production dans la ville des Mureaux (région Île-de-France). La production pilote actuelle de Releaf peut traiter jusqu’à 20 000 tonnes de feuilles par an.
Comment fonctionne le processus de transformation des feuilles mortes en papier, et en quoi cette approche est-elle innovante par rapport aux méthodes traditionnelles de production de papier ?
La technologie brevetée de Releaf Paper permet d’utiliser diverses méthodes de traitement de la biomasse verte, allant de la mécanique au thermo-chimique. La combinaison de ces techniques permet d’obtenir divers produits, allant du simple remplissage à la fibre complète ayant des propriétés pour la fabrication de papier. Cela permet d’utiliser ces matériaux pour diverses applications : cartons, conteneurs moulés par injection, papier hygiénique, bioplastiques, etc., soit comme matière première principale, soit comme composant supplémentaire en combinaison avec d’autres types de fibres - fibres recyclées ou bois vierge.
- Impact
- Seulement 0,066 kg de CO2 par kg produit (jusqu’à 70 % de réduction par rapport à la moyenne mondiale*)
- Seulement 0,002 litre d’eau par kg produit
- <20 km de logistique pour les matières premières
- 1 an pour la régénération
- 55 jours pour la biodégradation
Pouvez-vous partager des avancées technologiques ou des partenariats dans la région parisienne qui ont contribué à améliorer votre processus de production ?
Ce mois de novembre, notre production pilote a été inaugurée, marquant la première étape vers de nombreux partenariats fructueux en France. Releaf Paper est également heureux d’annoncer sa participation à l’ambitieuse initiative mondiale de durabilité d'Uber. Ce programme, qui commence avec le projet pilote de Paris, est la première étape d’une stratégie visant à transformer les secteurs de la livraison de nourriture et de la mobilité avec des solutions écologiques, avec pour objectif de s’étendre aux marchés mondiaux.
Quel rôle la région parisienne a-t-elle joué dans le développement de Releaf Paper ? Comment être basé dans cette région a-t-il soutenu la croissance de votre entreprise ?
En nous installant en France, nous avons rencontré un problème d’approvisionnement en feuilles mortes. La plupart des villes françaises contactées n’étaient pas prêtes à fournir les feuilles en quantités nécessaires. Nous avons pu trouver un stock suffisant de feuilles avec un fournisseur engagé uniquement dans la région parisienne, ce qui a constitué un jalon crucial pour nous.
Quelles ont été vos plus grandes réussites ou étapes importantes atteintes ici dans la région parisienne ?
En un an seulement, nous avons pu devenir résidents de Station F à Paris, le plus grand incubateur européen d’entreprises innovantes. Nous sommes également devenus populaires dans les médias locaux grâce à notre innovation et avons ouvert la première usine au monde dédiée au traitement des feuilles.
Comment Releaf Paper contribue-t-elle à l’économie circulaire et aux objectifs environnementaux de la région parisienne ? Quels impacts mesurables avez-vous constatés jusqu’à présent ?
Nous sommes capables de traiter jusqu’à 20 000 tonnes de feuilles locales, en les empêchant d’être incinérées et en les transformant en matières premières précieuses. Ce faisant, nous contribuons également à la préservation de 340 000 arbres en remplaçant leur pâte par des fibres de feuilles pour la fabrication d’emballages en papier. En outre, notre technologie unique nous permet de réduire jusqu’à 70 % les émissions de CO2.
Quels sont les objectifs futurs de Releaf Paper, notamment en termes de croissance dans la région parisienne et au-delà ?
L’objectif futur de l’entreprise est d’étendre ses activités locales de recyclage de déchets verts dans d’autres pays. Pour cela, Releaf Paper prévoit d’ouvrir au moins cinq installations de recyclage en Europe au cours des cinq prochaines années. Ensuite, l’entreprise envisage de se lancer aux États-Unis, au Canada et au Japon. En plus des déchets verts, Releaf Paper prévoit également d’utiliser les déchets agricoles, tels que les tiges de légumes, les tiges de vignobles, les fleurs, les fruits tropicaux et les feuilles de palmier.
Enfin, pouvez-vous décrire la région parisienne en 3 mots ?
Tour Eiffel, Seine, Releaf Paper